
Le Dom Juan de Molière incarne un paradoxe : il est « un grand seigneur méchant homme » (Sganarelle, I, 1). De son côté « méchant », Sganarelle donne d’ailleurs une description explicite lorsqu’il s’adresse à Gusman, l’écuyer d’Elvire – à ce moment, Dom Juan vient de se marier à Elvire et de l’abandonner et Gusman ne sait pas encore qui est Dom Juan :
Continue Reading« Je ne dis pas qu’il ait changé de sentiments pour Done Elvire, je n’en ai point de certitude encore […] mais par précaution, je t’apprends (inter nos) que tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enger, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, un pourceau d’Epicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances qu’on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons. »