
C’est le troisième tome de la saga de la famille Masson que l’historien Jean-Paul Desprat nous livre. Cette aventure commencée avec Bleu de Sèvres (Seuil, 2006), puis Jaune de Naples (Seuil, 2010), qui nous entraîne du coeur de la cour de Louis XVI à la chute de Robespierre.
Nous sommes en 1789. Dans l’euphorie des idées nouvelles, après la prise de la Bastille, nous retrouvons Paul, le fils d’Anselme Masson, l’homme qui a redécouvert le secret de la porcelaine dure pour la Pompadour et le roi Louis XV, au seuil de bouleversements qui tournent à présent autour de sa soeur aînée, Adèle.
Elle vient d’être engagée à la Manufacture de Sèvres comme peintre d’oiseaux, mais la plupart des nobles clients émigrent et les commandes deviennent rares. Pire, d’importantes commandes déjà livrées, comme ce somptueux service destiné à l’impératrice de Russie Catherine II, demeurent impayées. Bientôt, les ouvriers ne sont plus rémunérés et vont s’employer ailleurs, les ateliers ferment, les premières grèves ont lieu, un comité révolutionnaire se constitue, la direction de la Manufacture est confiée à des incompétents.
Adèle est en quelque sorte le fil conducteur de l’histoire et c’est par elle que nous entrons dans l’intimité de deux grands hommes de la Révolution, Mirabeau puis Danton. L’auteur parvient habillement à mêler ses personnages avec les personnages historiques. Ainsi on côtoie Mirabeau dans son intimité grâce à Adèle Masson qui en tombe amoureuse.